Le Musée des Beaux-arts de Nîmes accueille
du 2 juin au 2 octobre 2011
l’exposition “Une Collection particulière”
confiée par la Fondation des Treilles.
Pablo Picasso - Pan, 1948, lavis sur zinc
Une collection n’est jamais due au hasard mais d’abord à une passion, ensuite à une volonté, une recherche, que le collectionneur s’impose au gré de rencontres avec
des œuvres et des artistes.
Concernant la Fondation des Treilles, Anne Gruner Schlumberger (1905-1993) découvre en 1960 dans le Haut Var le domaine des Treilles.
La petite fille de Paul Schlumberger va créer un lieu de rencontres, de créations pour des artistes et des scientifiques.
Il faudra vingt ans d’importants travaux pour agrandir, remodeler le domaine du bâti ainsi que l’environnement paysager. A partir de 1981, des séminaires sont
organisés. La fondation des Treilles est reconnue d’Utilité Publique en mars 1986.
Anne Gruner Schlumberger a légué une collection de plus de deux mille pièces à la Fondation.
Elle décède en 1993, sa petite fille, Anne Postel Vinay lui succède à la tête de la Fondation.
Une large palette de l’Art Moderne nous est présentée avec cette exposition.
Arps, Braque, Brauner, Dubuffet, Ernst, Fautrier, Fassianos, Giacometti, Klee, Luis Fernandez, Laurens, Lalanne, Léger, Matta, Picasso, Réquichot, Seferian, Sima,
Sklavos, de Soria, Soulages, Takis, Tübke, Vieillard….
HANS HARPS (Strasbourg 1886-BALE, Suisse, 1966)
Participe à la création du mouvement DADA. En 1917 sa création se portera vers la sculpture. En 1922 il épouse Sophie Taeuber, ensemble ils réaliseront de
nombreuses œuvres plastiques.
En 1925, installé à Meudon, Hans ARPS rejoint le groupe des surréalistes.
ARPS crée entre autre des reliefs “concrets” en bois peints, en plâtre, s’inspirant des « lois du hasard ».
OBJETS PLACES SELON LES LOIS DU HASARD
1936 - Relief de bois peints à l'huile 90 x 70 x 3,5
cm
De 1950 à 1959 Hans ARPS réalise des œuvres pour le bâtiment de l’UNESCO à Paris et les Universités de Havard et Caracas.
En 1954 HARPS reçoit le Grand Prix International de Sculpture à la Biennale de Venise, et en 1963 le Grand Prix National des Arts.
La Fondation Arps est inaugurée en 1979 par sa deuxième épouse. Cette Fondation installée à Meudon dans la Maison Atelier est dédiée à Jean ARPS et Sophie
TAEUBER.
GEORGES BRAQUES (Argenteuil 1882-Paris 1963)
Après des études au cours du soir de l’école des Beaux-Arts et une formation dans diverses techniques de peinture, il obtient en 1901 un certificat
d’artisan.
Le Salon d’Automne de 1905 où il découvre les œuvres de Matisse et d’André Derain, le Salon d’Automne de 1907 avec les œuvres de Cézanne, vont l’amener vers les
couleurs flamboyantes des Fauves lors de son séjour à l’Estraque.
En mars 1906 ses toiles sont exposées au Salon des Indépendants.
Peu à peu BRAQUE tend vers la géométrisation et sa rencontre avec Picasso, qui peint alors les Demoiselles d’Avignon, sera déterminante. Ensemble ils vont
construire le Cubisme.
En 1912 BRAQUE et PICASSO se dirigent vers l’intégration d’étiquettes, d’emballages, de papiers peints, de journaux, de partitions musicales, etc.. Cette
incorporation de divers matériaux à leur peinture marquerera un tournant dans l’Art Moderne.
En 1914 BRAQUE est envoyé sur le Front d’où il en reviendra trépané.
A partir de ce moment, la peinture de BRAQUE va s’orienter vers des compositions réalistes, néo-classiques sur des thèmes comme les baigneuses, de grandes natures
mortes décoratives …
Après la deuxième guerre mondiale, BRAQUE peindra des décorations pour les églises de Varengeville et d’Assy en 1948, il peint des séries de billards, des ateliers
entre 1949 à 1956 (huile sur toile aux couleurs éteintes), il développera le thème de l’oiseau.
L'OISEAU DE FEU, 1957,
lithographie sur pierre en neuf couleurs, 39 x 48 cm
Les oiseaux, dédiés à son ami Henri Laurens, sont le sujet et le titre du décor du plafond de la salle des Etrusques au Musée du Louvre qu’il exécutera de 1952 et
1953. Georges BRAQUE devient le premier peintre à exposer au Louvre de son vivant.
Personnalité très attachante, Georges BRAQUE sera un des peintres les plus marquants pour la nouvelle génération et en particulier pour Nicolas de Staël.
VICTOR BRAUNER (Roumanie 1903- PARIS 1966)
La jeunesse de BRAUNER est marquée par deux faits importants, la révolte en Moldavie et les séances de spiritisme de son père auxquelles il assiste en secret, ainsi
que le souvenir laissé par l’étrange excitation provoquée par le passage de la comète de Halley en 1911. Il étudie à l'école des Beaux Arts de Bucarest de 1919 à 1921.
BRAUNER expose ses œuvres en octobre 1924 et édite avec Ilarie Voronca une revue Dada "75 H.P." (un seul numéro) dans laquelle il écrit le manifeste de la
"picto-poésie".
Ni tout à fait peinture, ni tout à fait poésie, la "picto-poésie" est une juxtaposition
de formes géométriques qui se différencient selon la couleur et la touche du pinceau avec des lettres tracées à la main ou au pochoir, formant un vocabulaire à la fois Futuriste, Dadaïste et
Constructiviste dont la signification ne prend sens que par leur inscription sur la toile tout en soulignant l'expression dynamique de l'image.
En 1925 son premier voyage à Paris lui fait découvrir les surréalistes installés à Paris en 1932. Grâce à Yves Tanguy, il prendra contact avec ces derniers. Il
commence une série de tableaux autour du symbole de l'œil énucléé (Salomé).
Lors d’une querelle dans la nuit du 27 au 28 août 1938 entre Oscar Dominguez et Estéban Francés, il est atteint en plein visage par un verre qui le
prive définitivement de son œil gauche. Dans “Autoportrait 1931” Brauner s’y représente avec un œil, cette toile laisse comme une impression de prémonition…
Sa première exposition parisienne aura lieu en 1934 à la Galerie Pierre.
Pendant la deuxième guerre mondiale, BRAUNER rejoint Breton à Marseille. Il n’arrivera pas à obtenir un visa pour les Etats-Unis. Il sera caché en Provence par René
Char. Pendant cette période, la pauvreté de moyen de BRAUNER entraînera ce dernier vers la peinture à la cire.
JEUNE FEMME, juin 1945, peinture à la cire sur bois
le personnage de profil est gravé à la pointe, 50 x 32,5 cm
En 1947 il participe à l'Exposition internationale surréaliste, à la galerie Maeght, et présente son être-objet le Loup-table. Après cette exposition, il
quitte le groupe surréaliste, Sa peinture s'assombrit jusqu'à devenir presque monochrome tandis que les titres de ses œuvres renouent avec l'humour Dada : Orgospoutnique,
Autonoma, Aeroplapla, Poisson à roulettes
Après sa mort, sa veuve Jacqueline Abraham répartit l’œuvre de BRAUNER entre le Centre Georges Pompidou et les musées d’Art Moderne de Paris et Strasbourg.
Sur sa tombe au cimetière de Montmartre est inscrit en épitaphe une phrase extraite de ses carnets : « peindre c'est la vie, la vraie vie, ma
vie ».