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13 avril 2014 7 13 /04 /avril /2014 19:20

L'éloge de l'ombre, de Junichirô,Tanizaki est un ouvrage publié en 1933, traduit par René Sieffert en 1978 et réédité en 2011 aux Editions Verdier.

cela semble paradoxale, mais pour moi c'est le récit d'un essais autobiographique traitant d'un concept japonais autant esthétique que spirituel le "Wabi Sabi".

Tanizaki nous offre une réflexion sur son amour nostalgique et prononcé pour la simplicité, l'impermanence, la pénombre et les effets du temps sur les objets.

Il accorde une attention toute particulière l’ombre qui nuance les couleurs. Dans le mystère de la pénombre les objets prennent vie.

 

Ici le Beau ne brille pas, il est apaisant et envahit l'espace
 d'une profonde et absolue sérénité.

 

Junichirô Tanizaki ... [Ce que l'on appelle le Beau n'est d'ordinaire qu'une sublimation des réalités de la vie...].

C'est avec une grande poésie que Junichirô Tanizaki souligne notre quotidien. De l'architecture aux aménagements intérieurs, en soulignant la vie que nous avons en cette société qui évolue et détermine, formate une conception esthétique particulière, une conception qui n'est pas naturelle qui n'est pas innée.

 

Dans sa perception du raport des cultures à la lumière, il s'impose à lui que les "Occidentaux" recherchent toujours plus de progres, toujours plus de lumière alors que les "Orientaux" s'adaptent et se contentent des limites qui leurs sont imposées et plus particulièrement celles de l'ombre. C'est dans cette limite qu'ils puisent leur conception du Beau.

C'est le concept d'un amoureux de l'ombre, voir la pénombre dont l'empire s'étend aussi loin que l'esthétique du "Wabi-sabi".

 

"un petit rappel : le Wabi-sabi est une expression japonaise désignant un concept esthétique ou une disposition spirituelle, dérivé de principes bouddhistes zen, ainsi que dut aoïsme. Le wabi-sabi relie deux principes :

  • Wabi : solitude, simplicité, mélancolie, nature, tristesse, dissymétrie...
  • Sabi : l'altération par le temps, la décrépitude des choses vieillissantes, la patine des objets. Le goût pour les choses vieillies, pour la salissure, etc.

Le Wabi fait référence à la plénitude et la modestie que l'on peut éprouver face aux phénomènes naturels, et le Sabi la sensation face aux choses dans lesquelles on peut déceler le travail du temps ou des hommes.

Une illustration du wabi-sabi : le culte esthétique pour les pierres, ou le travail des bonsaï.

Cette éthique apparaît auXUUè siècle; elle prône le retour à une simplicité, une sobriété paisible pouvant influencer positivement l'existence, où l'on peut reconnaître et ressentir la beauté des choses imparfaites, éphémères et modestes".

 

Cet ouvrage nous parle également de la transition entre le japon traditionnel et le japon qui entre dans l'ère de la modernité au sortir de l'ère Meiji, de la révolution industielle, avec tout ce que cela comporte.

Notons les lumières éclatantes avec les enseignes au néon, l'intrusion de la communication jusque dans nos maisons, du cinéma au haut parleur ect.. Toutes ces avancées techniques et technologiques semblent être en complète contradiction avec la poésie, le recueillement, la contemplation, le vide et le plein, l'ombre voir la pénombre et l'esthétique pure et absolue.

Toutefois page 102, il dit aussi :...[ Mais trêve de récriminations, je suis le premier à reconnaître que les bienfaits de la civilisation contemporaines sont innombrables, et d'ailleurs les discours n'y changerons rien ; le Japon est irréversiblement engagé sur les voies de la culture occidentale, si bien qu'il ne lui reste qu'à avancer vaillamment, en laissant tomber ceux qui, tels des vieillards, sont incapables de suivre... Pour tout dire, mon intention en écrivant ce qi précède était de poser la question de savoir si, dans telle ou telle direction, par exemple dans les lettres et les arts, il ne subsistait pas quelques moyens de compenser les dégâts. Pour moi, j'aimerais tenter de faire revivre, dans le domaine de la littérature au moins, cet univers d'ombre que nous sommes en train de dissiper...]

 

(Cette conception très japonaise est très bien retranscrite dans le film REAL de Kiyoshi Kurosawa)

Cet ouvrage nous offre la sensation de pressenti, la subtilité, la beauté presque irréelle de toute chose.

Il nous offre l'opportunité et surtout nous encourage à porter un autre regard, un regard diférent sur ce qui nous entoure dans notre quotidien et dans le monde et je suis assez d'acccord avec lui quand il "dit" que c'est une conception passéiste

Il faut savoir que cela existe, et l'utiliser quand cela est nécessaire mais malgré tout notre vision des choses à changer et elle n'en n'est pas plus mauvaise pour autant, je pense que notre époque nous permet bien plus et bien mieux ... et le reste c'est de l'imaginaire dont il faut savoir faire usage cela dit ce livre est une merveille sur la réflexion du beau chez les japonais, il a traité le sujet avec désinvolture et bonheur...

 

Graziella Dupuy, 11 avril 20014

 

 

 

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